Préparer au mieux son projet photo lorsque l’on est photographe culinaire

La photographie culinaire, ce n’est pas juste appuyer sur un déclencheur devant une jolie assiette.

Derrière chaque image alléchante se cache tout un travail de préparation. Parce qu’un bon plat, ça se pense… et une bonne photo aussi !

Dans cet article, je t’emmène dans les coulisses de mon process créatif, pour t’aider à mieux structurer tes projets, que tu sois photographe culinaire débutant ou que tu cherches à peaufiner ta méthode.

1. le moodboard

C’est le point de départ de tout projet : le moodboard, c’est une planche d’inspiration qui va guider le ton visuel du projet. Parfois je le construis moi-même à partir de références (Pinterest est mon meilleur pote), parfois c’est l’agence ou la marque avec laquelle je travaille qui me l’envoie. Dans les deux cas, l’objectif est le même : mettre tout le monde sur la même longueur d’onde créative.

Palette de couleurs, type de lumière, ambiance générale, exemples de cadrage… Le moodboard sert à dire sans mots : “Voilà l’univers que l’on vise”. Il me permet aussi de cadrer les attentes et d’éviter les malentendus au moment du shooting.

Voici un exemple basique de moodboard, pour vous montrer à quoi cela ressemble.
Certaines photos peuvent montrer un cadrage, d’autres une lumière ou des couleurs que l'on souhaite utiliser.

L’ensemble de ces images permet in fine d’avoir une idée générale sur la direction créative. Ici, il est difficile de ne pas comprendre que le visuel sera automnal et cosy !

2. Raconter une histoire

Une fois le moodboard établi, il est important de creuser plus loin dans l’histoire que l’on souhaite raconter avec nos images.
Quel que soit le sujet, j’essaie toujours de raconter une histoire en imaginant des éléments de contexte.

Voici quelques bonnes questions à se poser pour définir l’histoire racontée :

Qui mange quel plat ?
À quel moment de l’année / heure de la journée ?
Dans quelle ambiance ?
Pourquoi ?

Cela peut paraître simple, mais ces questions donnent de la profondeur aux images, en permettant d’expliciter de manière claire le protagoniste qui dégusterait ce plat (même s’il est fictif)

Une fois cela fait, je connais la saison, le moment de la journée, le type de personne qui déguste le plat, et j’en déduis la lumière et les couleurs de ma scénographie. Les choix créatifs découlent naturellement de cette histoire, et il n’y a pas de place pour le “je fais au pif !”

NEANMOINS.. réservez vous au moment du shooting un espace d’exploration. Il arrive souvent qu’en faisant la scène j’ai une nouvelle idée ou que la mise en place que j’ai créée au préalable de fonctionne pas comme je le voulais.
N’hésitez surtout pas à improviser et à vous éloignez de votre idée initiale, c’est aussi comme cela que l’on arrive aux résultats les plus magiques !

Exemple. Pour cette animation de tarte rustique, j’ai répondu aux questions de la manière suivante :

Une famille déguste une tarte rustique aux fraises en fin de journée à la fin du printemps / au début de l’été. Ils / elles sont assis(es) autour d’une table dressée dehors sur la terrasse, sous un arbre qui les protège partiellement de la lumière du soleil couchant.

Vous voyez comme cela permet tout de suite de se projeter ?
Basé sur cette mini histoire, je suis parti sur une lumière de soleil couchant assez chaude, et j’ai ajouté des jeux de lumière qui indiquent la présence de feuillages.

3. dessiner un schéma en couleurs

Maintenant que le mood est clair et que vous avez même une mini histoire pour vos visuels, il est temps de dessiner !
Avant de shooter, je dessine un schéma de la scène : un dessin rapide avec les éléments clés en formes simples (rond, carré, triangle…) et les couleurs dominantes. Il me permet de visualiser l’équilibre général de la photo et d’anticiper les besoins techniques.

J’ai découvert cette méthode dans une formation de Julien Apruzzese (je vous conseille vivement d’aller voir son travail, c’est un magicien de la lumière en photo !) sur le site Empara.
Julien y décrit les 3 couches fondamentales qui composent n’importe quelle image, ainsi que leur importance pondérée sur le résultat final, les voici :

  • les masses de couleurs (70 %)

  • les volumes (20%)

  • les textures (10 %)

Autrement dit, si vos masses de couleurs sont harmonieuses, votre image est presque forcément vouée à être réussie. Le schéma permet de définir ces masses de couleurs !

Voici un exemple avec notre fameuse tarte rustique aux fraises :

C’est aussi un super outil pour collaborer avec le client. On parle tous le même langage visuel !

en résumé

Préparer un shooting culinaire, c’est un peu comme cuisiner un bon plat : on assemble les ingrédients (moodboard, histoire, schéma…), on suit une recette (process) et on ajoute sa touche personnelle.
Chaque étape compte pour créer des images gourmandes et marquantes.


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